Augmentation des prix bâtiments et construction

  Des
hausses de près de 40% pour l’acier, de 51% pour l’aluminium et même de 80%
pour certaines essences de bois…En Belgique, quatre entreprises sur cinq sont
touchées par la pénurie de bois. Deux tiers accusent des retards de deux
semaines, un tiers des délais d’un mois au minimum.

Des
prix qui grimpent et des délais qui s’allongent. Le secteur de la construction
peine à répondre à la forte demande post-covid. Derrière ce désordre, les
retards accumulés durant la crise par de nombreuses usines mondiales.

Des hausses de près de 40% pour l’acier, de 51% pour
l’aluminium et même de 80% pour certaines essences de bois… Ces derniers mois,
les prix des matières premières n’en finissent pas de grimper, entraînant avec
eux des hausses en cascade pour l’ensemble des matériaux de construction. Le
PVC, les peintures ou encore la mousse de polyuréthane s’acquièrent désormais
plus chers. «Depuis quelque temps, ça touche même la brique et le ciment.
Finalement, quasiment tous les produits enregistrent des hausses de prix de
moyennes à très importantes», résume André De Groote, le président de la FEMA,
la Fédération des négociants de matériaux de construction.

 

Et en bout

de chaîne, les produits finis accusent le coup. «Si le prix de l’aluminium

grimpe, vos châssis de fenêtre aussi. Quant à l’augmentation du prix du bois,

elle provoque celle du prix des palettes pour transporter les marchandises et

donc du transport. Enfin, récemment, j’ai rencontré un entrepreneur qui utilise

des petits clous en acier pour fixer des plaques de plâtre. Les boîtes

coûtaient 300 euros à la base, dernièrement, il a dû débourser 500 euros»,

raconte Véronique Vanderbruggen, porte-parole de la Confédération Construction.

Un exemple de terrain qui illustre une problématique très internationale, qui

prend source dans les usines de production ici et là. Dans la foulée de

l’arrivée du virus, beaucoup d’entre elles ont en effet été mises à l’arrêt ou

ont anticipé dans l’urgence des baisses de demande. Leur redémarrage a pris du

temps et elles peinent aujourd’hui à rattraper le retard. 

Le virus a également ralenti le transport maritime mondial avec
des navires bloqués à quai aux quatre coins de la planète. Là encore, il
fallait réamorcer la pompe. Sans compter des événements pour le moins inopinés,
comme le blocage du très fréquenté canal de Suez, en mars dernier. Or
parallèlement, la demande, elle, a explosé. Partout dans le monde, les plans de
relance mobilisent les ouvriers de la construction, tout comme les particuliers
qui – ayant goûté aux joies du confinement – sont nombreux à investir dans leur
habitation.

L’exemple du
bois

Et puis il y a les problèmes spécifiques auxquels chaque matériau
fait face. Exemple: le bois. Le prix de la plupart des essences a brutalement
grimpé fin 2020. «C’est essentiellement dû à une forte demande venue des
Etats-Unis, où le secteur de la construction a augmenté sa production de 25% à
l’automne dernier. Et là-bas, on construit beaucoup en bois. L’autre problème,
toujours américain, fait suite à une décision prise par Donald Trump de taxer
le bois canadien. Résultat, les Américains se sont tournés vers le marché
européen, accentuant la pénurie chez nous», déplore François De Meersman, le
secrétaire général de la Confédération Bois.

Pour ce matériau, les prix restent élevés, mais baissent tout de
même en ce mois de juillet. «Il semble que la situation s’est améliorée aux
Etats-Unis ces dernières semaines. On pourrait donc revenir à une situation un
peu plus normale, côté prix comme disponibilité». Et pour le reste? «Pour les
isolants, une hausse de 11% est déjà annoncée pour septembre. L’acier devrait
aussi rester élevé et même encore un peu augmenter jusqu’à l’année prochaine.
Ça varie donc produit par produit et c’est très incertain», répond André De
Groote.

Source :
Journal Le Soir : Cecile danjou 06 08 2021

 

La
situation est compliquée dans le secteur du bois. Les prix des matières
premières explosent et les délais de livraison s’allongent. 80% des entreprises
belges actives dans le secteur du bois sont touchées par une pénurie. Une
situation principalement provoquée par l’une des dernières décisions de Donald
Trump lorsqu’il était encore président des États-Unis.

Nous
rencontrons à Jodoigne un entrepreneur dans une maison en pleine construction.
Les blocs de béton ont déjà été maçonnés, mais il manque toute la partie
supérieure de la maison. « On est en attente et le
chantier est à l’arrêt à cause de ça. Tant qu’on n’a pas les matériaux, on ne
sait pas avancer
« , explique Raphaël Bertrand.

On doit refaire le devis, donc
il faut qu’on explique ça au client

 

Les
travaux sont non seulement à l’arrêt, mais les délais continuent de s’allonger.
L’ossature en bois qui devait être installée sur les blocs de béton comptent
deux mois de retard. « Le devis qu’on avait établi, vu
que les bois ont augmenté, on doit refaire le devis. Donc il faut qu’on
explique ça au client et qu’il comprenne la situation. A ce moment-là, une fois
qu’il a accepté la modification de prix, on continue
« , nous
indique le gérant d’une menuiserie, spécialiste en éco-construction.

Chez
nous, depuis l’an dernier, la filière bois peine à répondre à l’explosion de la
demande. Conséquence: les prix augmentent fortement. « Voici un exemple, l’OSB (ndlr: panneaux composés
de copeaux de bois liés sous pression par une résine), le prix a fait plus ou moins
fois quatre, donc 400%
« , confie Raphaël Bertrand.

 

Les prix ont doublé chez un marchand de bois à Namur

Nous
nous rendons chez un distributeur de bois à Namur. Sapin, chêne, OSB, laine de
bois ou multiplex: les prix n’en finissent pas de grimper. Nous croisons un client
qui profite des vacances pour embellir sa terrasse. « On sait que ça a augmenté. On sait que c’est de plus en plus
compliqué, et voilà, toutes les dimensions n’y sont pas, mais on s’adapte et on
fait avec ce qu’il y a
« , précise Pierre-Antoine.

 

Décision de Donald Trump + demande en hausse = pénurie et prix
élevés

L’une
des principales explications de cette hausse des prix est à chercher du côté
des États-Unis. Une taxe décidée en fin de mandat par Donald Trump est venue
frapper les bois canadiens. Par conséquent, les Américains se fournissent en
Europe, en pleine crise sanitaire où la demande reprenait en force. « Principalement les pays scandinaves. Eux ont payé des prix très
élevés, donc de ce fait-là le marché est devenu très élevé. De plus, il y a eu
une augmentation également de la demande. Tout ça fait en sorte que les prix
ont doublé
« , explique Stéphane Scaillet, gérant du magasin de
bois où nous nous sommes rendus.

 

Prenons le cas des sinistrés.
Eux qui doivent reconstruire absolument maintenant, ils n’ont pas beaucoup le
choix que de payer au prix du jour

 

Cette
pénurie tombe très mal pour certains particuliers. Les récentes inondations
n’ont rien arrangé. « J’ai des craintes vis-à-vis de
la classe moyenne, qui va avoir du mal à se payer ce genre de choses. Prenons
le cas des sinistrés. Eux qui doivent reconstruire absolument maintenant, ils
n’ont pas beaucoup le choix que de payer au prix du jour, et ce prix du jour
est très fort pour l’instant
« , indique Stéphane Scaillet.

En
Belgique, quatre entreprises sur cinq sont touchées par cette pénurie de
matériaux. Deux tiers accusent des retards de deux semaines, un tiers des
délais d’un mois au minimum.

Source : RTL Mathieu Langer, Denis Caudron, publié le 08 août 2021 à 14h53

 

 

 

 

You cannot copy content of this page